Jack O'Maley
Inconnu
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 | | Sujet: "Dans les forêts de la Nuit..." Jeu 24 Aoû - 15:11 | |
| Tigre! Tigre! Ton éclair luit
Dans les forêts de la Nuit.
Quelle main, quel oeil immortels
Purent fabriquer ton effrayante symétrie?
Dans quelles profondeurs, quels cieux lointains
Brûle le feu de tes yeux?
Aucune aile ne pourrait les atteindre
Aucune main ne pourrait forger ton regard.
Et quelle épaule et quel art
Purent tordre les fibres de ton coeur?
Et quand ce cœur commença de battre
Quelle main, quels pieds surhumains ?
Qu’était le marteau ? Que fut la chaîne ?
Quelle fournaise forgea ton cerveau ?
Sur quelle enclume ? Quelle effrayante étreinte
Osa fondre en toi ses terreurs de mort ?
Quand les étoiles abandonnèrent leurs lances,
Et trempèrent le ciel de larmes,
A-t-il souri de l’œuvre accomplie ?
Celui qui créa l’Agneau a-t-il pu te créer ?
Tigre! Tigre! Ton éclair luit
Dans les forêts de la Nuit.
Quelle main, quel oeil immortels
Purent fabriquer ton effrayante symétrie?
« Le Tigre », William Blake [ Musique d'ambiance: "Shadows": http://overcry.free.fr/radio.blog/?autoplay=4 ]... Le Silence. Voilà ce que cachent les tréfonds des bois
Le Silence et les Ténèbres, comme intimement liés par les terreurs de l’Homme.
Mais qui dit « Ténèbres » ne dit pas forcément « Mort ». La Mort guette chacun d’entre nous, partout, en tous lieux et tous instants.
La Mort frappe ceux qui lui sont destinés…Et ignore les autres…
Soudain, un bruit, presque imperceptible. Celui d’une cavalcade, d’une course rapide.
Quelque chose se fraie un chemin entre les arbres moussus et les fougères humides, entre les branches basses et les fougères suintantes. Bientôt se fait entendre le souffle rauque de la bête.
Une masse noire de jais retombe au milieu de la clairière, haletante.
Le Loup relève alors sa gueule vers la Lune, les yeux brillants.
C’est un jeune animal, aux dents encore fortes et luisantes et au regard féroce, bien que son orbite gauche soit vide, témoignage d’une lutte perdue.
Sa queue, longue et terriblement sombre, balaie le sol jusqu’au maigre ruisseau coulant à travers cette partie des bois. Sa course a été rude, ses adversaires, tenaces.
Le Loup se penche alors vers l’eau limpide, se mire un infime instant, avant d’y plonger son museau… qu’il en ressort immédiatement, la face fumant, en un jappement courroucé.
L’eau n’est pourtant pas chaude, bien au contraire, mais « quelque chose » l’empêche de s’approcher du fond.
Intrigué, il s’approche lentement du filet d’eau et aperçoit, à la lueur de l’astre lunaire, un scintillement argenté.
Nonobstant le dégoût qu’il éprouve à s’approcher, la créature continue dans sa lancée, tendant une patte hésitante vers l’étrange objet.
Serrant les crocs afin de ravaler un hurlement impromptu, le Loup saisit la petite croix en argent coincée entre deux cailloux, au fond du cours d’eau.
C’est alors qu’une douleur aigue s’empare de son corps, partant de son membre sanguinolent à force de tenir le talisman chrétien, et prenant possession du reste de son être.
Tels un millier d’aiguilles, ses poils rentrent profondément en sa peau, tout comme ses griffes et ses crocs. Fou de terreur, la bête regarde à nouveau son reflet dans la mare. Son museau régresse, son œil s’arrondit et ses oreilles s’avancent vers ses tempes à une vitesse incroyable.
Ce n’est qu’après une douzaine de minutes de pure douleur qu’elle distingue son « nouveau » visage : celui d’un Homme, mâle, d’une trentaine d’années à peine, aux longs cheveux blancs, à l’œil profondément obscur et à la barbe mal rasée…
Frissonnant dans ce corps glabre, se tâtant le visage de la main gauche, saisissant toujours la croix d’une main sanglante de l’autre, le reflet murmure, presque dans un souffle :« I, Jack… »* Hrp: * "Moi, Jack..." pour les anglophobes ^^ | |
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