Dans les cieux du Parc...

Le parc était désert, cette nuit là. La Lune se reflétait dans les eaux sombres du petit lac cerné d'arbres. Les êtres de bois s'inclinaient légèrement, faisaient danser leurs membres, comme amenés à la vie par la douce brise de la soirée. Les eaux du lac ondulaient en petites vaguelettes infimes et un léger sifflement résonnait à travers les branches. Le lac reflétait...la coque d'un gigantesque dirigeable.

[ Musique d'ambiance: "The Ride of Valkyries" de Richard Wagner : http://www.christian-bonnard.info/radio.blog/?autoplay=9 ]

Le “Hollandais Volant” venait de prendre place au-dessus du Parc.
Les six moteurs marchants sans arrêt dans un ronflement à peine perceptible du sol, des silhouettes brandissaient à l'extérieur du cockpit de petits drapeaux de couleurs vives afin de lancer l'atterrissage.
Des ancres titanesques furent lâchées au sol, une vingtaine de mètres plus bas, entre les arbres, occupées chacune par trois ouvriers chargés de s'assurer de leur stabilité. Il y en avait treize.
Trois projecteurs éclairant la ville en dessous une ombre vint s'aggriper à la balustrade du second pont...

"...Naggaroth...à nous deux..."

John Blacksad éteint son cigare rougeoyant dans un cendrier en ivoire sombre, dans le coin sombre, observant quelques instants encore la ville éclairée avant de s'en retourner à l'accomplissement de ses sombres desseins...

C'est par cette nuit pour le moins étrange, cette nuit durant laquelle un nuage rouge sang vint se poster entre la Lune et le regard des humains que l'un des moteurs de l'aéroplane explosa dans un bruit d'enfer.
La verrière de gauche vola en éclat, mue par une force titanesque venant de l'interieur de l'appareil. L'équipage se rassembla en machines et sur la balustrade Est, essayant, en vain, d'éviter le crash. Tous s'aggripèrent désespéremment à l'engin volant tandis que celui-ci fonçait vers les eaux du lac. Par miracle, les ballastes de sauvetage, sortes d'énormes canneaux de sauvetage fixés sur les flancs de l'aéroplane s'ouvrirent au moment où il posait "pied à mer". Les pertes furent minimales, mais une silhouette sombre s'en fut sur le lac, donnant presque l'illusion de ...marcher sur les eaux. Elle perdit d'ailleurs une petite montre à gouset qui se noya au fin fond du lac...

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